Les poilus!

Un an avant mon diagnostic (donc en 2012), Maya et moi avions fait la rencontre de Boris dans un refuge pour chats de Laval. La petite bête, âgée de quatre mois, était toute maigre. Le chaton occupait seul sa cage. Dès qu’on avait vu ses grandes oreilles, son pelage caramel et ses petits yeux tristes, nous nous étions senties attirées, irrésistiblement, vers cette petite boule de poils. L’employée du refuge l’avait sorti de sa cage et Maya s’en était emparée. Aussitôt dans ses bras, le chat s’était logé dans son cou et s’était mis à ronronner. Maya m’avait alors regardée et dit, tout simplement : « C’est lui ! » On l’avait ramené à la maison, soigné, car il avait la teigne, et on lui avait fait prendre du poids. Boris est un chat affectueux. Tous les soirs, il saute sur mes genoux, « pattonne » pendant au moins deux minutes et finit par se coucher. Il m’apaise quand je pose ma main sur son corps doux, et il ronronne. Je ferme alors les yeux et je savoure cette vibration de bonheur apaisante.

J’ai grandi avec des chats. Nous étions trois dans ma famille et nous avions chacune notre chatte. La mienne s’appelait Mimi. Elle était noire et blanche. Quand nous sommes revenues du camp de vacances, ma soeur et moi avons constaté la disparition des chats. Je ne me souviens plus pourquoi ma mère les avaient envoyés à la SPCA mais je me rappelle avoir pleuré en titi. Elle pensait probablement que notre absence de la maison rendrait moins pénible la perte de notre chat. Comme je lui en ai voulu. Nous sommes restées pendant un certain temps sans félins. Ma mère a alors commencé à nourrir les chats errants. Elle ne pouvait simplement pas résister à ces charmantes petites bêtes poilues. Elle mettait un temps fou à leur construire des cabanes avec des boites de carton qu’elle ramassait ici et là. Elle ne supportait pas l’idée de les voir geler. Au moment de sa mort elle en avait deux; qu’il nous a fallu donner.

Mon aventure avec les chats n’a cependant pas toujours été idyllique. Je me rappelle bien de ce petit chaton errant que j’avais réussi à attraper pendant que je travaillais au pénitencier de Cowansville alors que j’étais encore célibataire. Il s’était plutôt bien adapté à moi. Il avait pour habitude de coucher dans mon lit. Lorsque j’ai fait la connaissance de Jocelyn et qu’il a commencé à séjourner chez moi, le chat ne voulait rien savoir de lui. Il adoptait des comportements bizarres du style manger les barreaux des chaises en bois et faire pipi sur la moquette. D’abord abasourdis, nous avons commencé à l’enfermer dans une pièce lorsque nous quittions. Un jour que nous revenions de faire des achats, nous avons ouvert la porte afin de libérer le chat. Nous avons alors constaté un capharnaüm sans nom. Le chat avait empli la pièce de merde partout. Il y en avait sur le plancher, le bas des murs, la laveuse et la sécheuse. Il avait même grugé la porte française qui lui bloquait l’accès au reste de la maison.
À partir de ce moment, mon amoureux m’a dit : « c’est le chat ou c’est moi ». Épuisé de ses frasques, il venait de me donner un ultimatum. Vous devinez lequel j’ai gardé!

Je crois fermement aux vertus de la zoothérapie et suis reconnaissante de la joie que Boris m’apporte. De nombreuses études ont prouvé les multiples avantages du contact avec les animaux. En effet, posséder un animal de compagnie permet de faire baisser le stress et l’anxiété. Pour les personnes seules, avoir un animal de compagnie réduit l’ennui et la solitude. Le simple contact avec l’animal est apaisant. Aucune compétence n’est nécessaire pour interagir avec l’animal et la notion de performance sociale n’existe pas. Les vertus sont nombreuses : développer le sens des responsabilités, favoriser la communication et les échanges sociaux, maintenir les capacités motrices (par l’exercice), stimuler les capacités cognitives (mémoire, attention), stimuler les sens, etc.

Ceux qui n’ont pas la chance de posséder un animal de compagnie vont de plus en plus à leur rencontre. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que l’on assiste à l’ouverture de cafés à chats et chiens. Personnellement, je n’y suis jamais allée mais j’aimerais.

Mon Boris a été très malade dernièrement. Il perdait du poids sans qu’on sache pourquoi. Nous avons consulté le vétérinaire. Une prise de sang lui a été faite. Les reins, le foie, les globules blanches et rouges, la leucémie et le VIH, tout est revenu négatif. On a changé sa nourriture pour de l’hypoallergène, rien n’y faisait. Il continuait à vomir et à perdre du poids. C’était déchirant de ne pas connaître la nature de son mal (J’espérais qu’il n’ait pas la SLA!). Finalement après une série de radiographies, une échographie et plusieurs centaines de dollars en moins, le vétérinaire a conclu qu’il avait la maladie de Crohn. Il doit prendre de la cortisone et des probiotiques. Et moi qui avais toujours pensé qu’il me survivrait, je n’en n’étais plus certaine pendant cette attente qui a durée deux mois. Cela aurait été tellement difficile de me passer de lui. Je l’aime tant!

J’ai une petite demande à formuler à tous ceux qui liront cette chronique. Pouvez-vous me dire si vous avez un animal dans votre vie? Si oui, jusqu’où serez-vous prêts à aller pour votre animal malade? Cela serait également amusant de voir une photo de votre ti-chou.

Chantal Lanthier

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5 réponses sur « Les poilus! »

  1. Allo ma belle Chantalou,
    Nous avons eu le bonheur de trouver la chienne parfaite au refuge il y a 3 ans, notre belle Spooky. Je recherchais un chien adulte avec un niveau d’énergie moyen à bas qui saurait être une belle amie pour mon fils légèrement anxieux. On a eu le gros lot avec un chien enthousiaste sans débordement, toujours en quête de caresses et qui sait nous faire sourire avec ses airs de reine du drame lorsque nous lui refusons quelque chose.
    Voyez cette photos qui dit tout !

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  2. Bonjour Chantal

    Je suis le copain de Linda Babin,j’étais à ton lancement de livres il y a déjà quelques années.

    J’ai toujours eu des animaux à la maison d’abord pour les 2 garçons mais finalement aussi pour nous,ma femme est décédée en 2016 d’un cancer à l’âge de 58 ans.

    Pour les petites bêtes,« heureusement » nous n’avons pas eu de décisions difficile à prendre car ils sont tous morts de vieillesse et j’espère ne pas avoir à en prendre avec le dernier qu’il me reste,le gros blanc que j’ai hérité quand mon plus jeune est allé rester avec une fille qui ne voulait pas du chat,elle est allergique et au moins ils sont toujours ensemble et nous ont donné la belle petite fille que tu verras sur une des photos.

    Alors voici quelques photos amusantes.

    Bye

    Yvon Chabot

    Repentigny.

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  3. J’ai 2 caniches royale avec des caractères différents. Charlot est un gamin il ne pense qu’à jouer et me force à bouger. Mini-Faye c’est ma princesse qui réclame constamment des câlins et des bisous. Les deux ensembles me comblent au quotidien.

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  4. Martine en fin de vie avait une chatte très effectueuse prénommée Vanille. Elle était toujours couchée sur Martine ce qui lui faisait du bien je crois. Martine est décédée le 22 mai et le 31 mai elle est sortie de la maison pour ne pas revenir, du moins à date. C’était une chatte tiquinoise toute menue. Dommage qu’elle ne revienne.

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    1. Bonjour Monique. Je suis tellement triste pour Martine. Comment allez-vous malgré la situation ? Je crois que les animaux ressentent le deuil. Peut-être que sa mission auprès de Martine était terminée et qu’elle aide maintenant quelqu’un d’autre.xxx

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