L’adversité n’épargne personne

L’adversité n’épargne personne. Si vous êtes en vie, vous avez déjà forcément connu des moments difficiles. La perte de quelqu’un que vous aimiez profondément, la rupture, la maladie, perdre un emploi, dépression, suicide, cancer, incendie, tragédie, maladie mentale, etc. Vous risquez également que ces aléas vous attendent dans le détour de la vie. Personne n’est à l’abri des catastrophes. La vie est rarement comme dans les films de princesse où tout est bien qui finit bien.

En une fraction de seconde, j’ai essayé d’assimiler une terrible nouvelle; celle de mon diagnostic de SLA. Je croyais que mon monde s’écroulait. J’étais désemparée et impuissante face au chagrin qui m’envahissait.   

Après 11 ans (j’ai reçu le diagnostic en 2013), voici ce que vivre avec la SLA m’a appris:

J’ai compris que parfois, la souffrance fait partie de la vie. Ça ne veut pas dire que je l’accueille à bras ouverts mais simplement, que quand les moments difficiles surviennent, je sais que je ne suis pas à l’abri de la souffrance.  Je n’entretiens aucune injustice envers la maladie qui a choisi de s’attaquer à moi. Des choses terribles arrivent aussi aux autres. Je dis souvent à mon amie que mon malheur n’atténue en rien son malheur et sa douleur. Il n’y a pas de quota à la souffrance. À chacun son lot de deuils et d’épreuves.  Le vrai drame, c’est que nous sommes peu nombreux à en avoir conscience. Nous avons l’impression de vivre à une époque où on a le droit à une vie parfaite alors qu’en réalité, c’est exactement le contraire. Le malheur frappe partout et à n’importe quel moment.

Je porte mon attention sur les choses ou les personnes qui en valent la peine. Je ne fais pas ça à la légère. J’ai l’habitude d’évaluer les situations de façon réaliste, de me focaliser sur les choses qui peuvent être changées, et d’accepter ce qui ne peut pas l’être. Les humains sont très bons pour voir les menaces, les faiblesses, les points négatifs, les problèmes, les émotions négatives ou la p’tite bête noire. Je tente plutôt de regarder le positif. 

Bien sûr, il y a des jours plus difficiles. Des jours où le doute me submerge mais je me dis : « Ne laisse pas ce que tu as perdu te prendre ce que tu as encore. » 

Je me demande souvent: « Est-ce que ça t’aide vraiment, ou bien est-ce que ça te fait du mal ? » ou « Pourquoi tu t’infliges ça? ». Ça peut paraître niaiseux mais cela m’aide à prendre le recul nécessaire pour rendre une bonne décision et ne pas me tourmenter outre mesure. Il s’agit de me demander si ce que je fais, si ma manière de penser, ma manière d’agir, me fait du bien ou du mal, ça me remet aux commandes. Ça me donne un certain contrôle sur ma prise de décision.

Nous avons tous des moments où notre chemin de vie prend un sentier inattendu. L’itinéraire que l’on pensait suivre dérive vers une direction horrible que nous n’avions jamais anticipée, et que nous aurions certainement préféré éviter. Ça m’est arrivé. Si, un jour, vous vous retrouvez dans une situation où vous vous dites : « Jamais je ne me relèverai de ça », je vous affirme qu’il est possible de vivre heureux et de faire des deuils en même temps. Vous possédez toutes les ressources en vous pour y arriver. 

 

Chantal Lanthier

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6 réponses sur « L’adversité n’épargne personne »

  1. Merci pour ce partage touchant et rempli de sagesse qui nous donne espoir de continuer dans les moments difficiles. Je vais le garder précieusement et le relire régulièrement. Merci Chantal!

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